Sauvetage d’un kitesurfeur en hypothermie

Le goulet de Fromen­tine, entre Noir­mou­tier et le conti­nent, est un spot très appré­cié des kite­sur­feurs, mais il se révèle parfois dange­reux. Rappe­lons que la mer peut impo­ser sa loi aux pratiquants, aussi doués soient-ils. Récit de sauve­tage.

Les sauveteurs de la station de Fromentine
Les sauveteurs de la station de Fromentine ont porté assistance au kitesurfeur en difficulté, à bord de leur vedette, la SNS 298 Océan-Marais de Mont © SNSM

Ce 19 décembre, un kite­sur­feur était à son affaire et enchaî­nait les runs. Par une bonne brise de 20 nœuds, il maîtri­sait son kite et sa planche traçait de jolis sillages sur la mer plate.

Une simple voile pour le sauver

Soudain, à la suite d’une défer­lante, il perd sa planche. En grande diffi­culté, il parvient toute­fois à contac­ter sa compagne pour qu’elle alerte les secours. L’équi­page de la vedette SNS 298 Océan Marais de Mont de la station SNSM de Fromen­tine part lui porter assis­tance. Jacques Vaire, président de la station, raconte : « Lorsque nous sommes arri­vés près de lui, l’homme se tenait à sa voile, elle-même accro­chée à une bouée rouge de signa­le­ment d’épave. » Son expé­rience lui a permis de savoir qu’en restant accro­ché à sa voile colo­rée, il est plus facile pour les sauve­teurs de le repé­rer que s’il était allongé, ramant sur son flot­teur.

«  L’homme était équipé d’une épaisse combi­nai­son et connais­sait bien les condi­tions liées à la navi­ga­tion hiver­nale. Pour des raisons diverses, il avait perdu son flot­teur, que nous avons récu­péré en allant à son secours, explique le président de la station. Nous l’avons embarqué, ainsi que sa voile, et ramené vers le port de Fromen­tine, où sa légère hypo­ther­mie a été prise en charge par les pompiers. Après bilan, ils ont jugé son état satis­fai­sant. »

Pour Jacques Vaire, «  dans le goulet, notam­ment en période anti­cy­clo­nique esti­vale, les condi­tions de mer et de vent tombent et le courant peut entraî­ner les pratiquants vers l’île d’Yeu ! C’est là que, cédant à une panique justi­fiée, certains kite­sur­feurs aban­donnent leur voile pour gagner la côte sur leur flot­teur ! » Il est impor­tant d’être prudent et de suivre les conseils des sauve­teurs afin de pratiquer en toute sécu­rité.

 


Équi­page engagé

Vedette de 2e classe SNS 298 Océan-Marais de Mont

Patron : Joseph Raffin
Patron suppléant : Jacques Vaire
Nageur de bord : Pierre Bonneau
Équi­pier : Alain Artus



Les conseils des Sauve­teurs en Mer

Bracelet individuel d’alerte

Dans ce type de situa­tion, rester accro­ché à son kite, dont les couleurs et les mouve­ments sont visibles de loin, aide les sauve­teurs à vous iden­ti­fier plus rapi­de­ment.

Depuis 2019, il est obli­ga­toire d’ins­crire sur la voile le nom ou les coor­don­nées télé­pho­niques ou e-mail du proprié­taire, ou plusieurs de ces iden­ti­fiants. Ces infor­ma­tions seront utiles en cas de perte du maté­riel ou de diffi­culté en mer.

  • Portez des vête­ments repé­rables et de couleurs vives.
  • Infor­mez les secours via le 196 pour aler­ter les services du CROSS en charge de déclen­cher les Sauve­teurs en Mer. 
  • Équi­pez-vous du brace­let indi­vi­duel d’alerte et de loca­li­sa­tion DIAL, dispo­nible à la boutique de la SNSM. Conte­nant une balise étanche inté­grant une carte SIM multi-opéra­teur et un GPS, DIAL vous permet de rassu­rer vos proches et de les aler­ter en cas de diffi­culté en mer. Plus d’in­fos sur : https://labou­tique.snsm.org – rubrique Navi­ga­tion.

Article rédigé par Philippe Payen, diffusé dans le maga­zine Sauve­tage n°159 (1er trimestre 2022)